1

Il était une fois

Un meurtre.

Non plutôt une envie de meurtre.

J’ai envie de le jeter contre un mur, de le dépecer, de le faire taire pour l’éternité.

Mais exploser un téléphone parce qu’il joue les réveils et sonne trop tôt le matin n’est pas la meilleure façon de commencer la journée.

C’est un objet – ô combien horripilant – mais pas une personne : techniquement mes envies de violence ne m’enverront pas en prison.

J’attrape dans un soupir mon portable et vérifie les dernières actualités sur mes comptes internet. Une mauvaise manie chez moi, pas chez vous ?

Soudain, je me fige, l’air me manque ! Oh, non ! Je me redresse, allume la lumière et traverse le couloir, l’estomac noué. Alors voilà comment débute mon premier jour de congé ?

Si nous étions dans un conte de fées, je me serais levée de bonne humeur, en chantant, des oiseaux sur le rebord de ma fenêtre, mais voilà nous ne sommes pas dans un film d’animation, encore moins une féérie parfaite.

Mais si nous étions dans un dessin animé ou un conte de fées, alors je commencerai cette histoire par "Il était une fois"…

Il était donc une fois cinquante-sept likes, quinze partages et vingt-quatre commentaires sous la photo de Sam et Sophie aux Maldives. Positifs en plus les commentaires !

Lequel de mes amis m’a encore trahie ? Qui se réjouit de la bonne nouvelle de mon ex-chéri roucoulant avec mon ex-BFF ?

Je voudrais défoncer quelque chose ou hurler sur quelqu’un pour exprimer toute ma colère. Mais c’est impossible, il n’y a même pas un chat chez moi, je vis seule !

Ils veulent me ridiculiser, c’est ça ? Les questions se bousculent dans ma tête, et mes yeux rivés sur le téléphone ne peuvent se résoudre à se détacher du selfie ignoble et dégoulinant d’amour de Sam et Sophie.

Il faut que je me remonte le moral même si ça veut dire se faire du mal ! Je file à l’épicerie voisine. Tant pis si je porte encore mon pantalon de jogging défoncé, il me faut ma dose de sucre tout de suite ! Il y a urgence ! Alerte : ceci n’est pas un exercice !

— Bonjour mademoiselle !

Le caissier me balance un immense sourire commercial et, quand il hausse un sourcil devant mes achats compulsifs, je me sens un peu honteuse.

Chocolat liquide, chocolat en barres, pâte à tartiner, confiture, gâteaux au caramel, glace et crème chantilly.

Je sais ce que ma conscience me dit, ce que ma mère me reprocherait, ce que mes sœurs affirmeraient :

« Alors Emy, on se lâche ? Et ton régime ? Et cette volonté de rentrer dans une taille S ? Où sont passées tes bonnes résolutions de début d’année et ta décision irrévocable de perdre ces kilos gagnés suite à ta déprime post-rupture ? »

En-vo-lés !

Explosés en plein vol. Je déteste les réseaux sociaux, je hais l’univers tout entier alors qu’on me laisse manger mon chocolat en paix !

Le caissier ne dit rien. Seul le son de sa caisse au passage des articles trouble le silence du petit magasin.

— Mauvaise nouvelle ? demande-t-il.

Je hoche la tête sans un mot. Si j’ouvre la bouche, je vais pleurer. Je ne peux pas lui dire l’atroce vérité. L’homme de ma vie m’a trompée avec ma meilleure amie. Je suis la risée de mes potes… un véritable échec sur pattes. J’ai voulu me cacher en m’installant à la capitale. J’ai cherché l’anonymat de la grande ville m’éloignant ainsi de la sécurité de ma commune natale. J’ai fui comme je pouvais mais je viens d’être rattrapée par un passé plus que douloureux. C’est même de notoriété publique, affiché sur un mur numérique ! Vive le progrès !

— Puis-je vous offrir un verre ce soir, mademoiselle ? Vous avez besoin de parler, je le vois d’ici.

Je renifle, il me tend un mouchoir.

— Merci, c’est gentil. Je me suis juste levée du mauvais pied, ce n’est rien…

Je prends mon sac et m’échappe comme une voleuse. Je n’ai aucune confiance en moi pour sortir avec qui que ce soit. Là tout de suite, j’ai seulement envie de me jeter dans le caniveau et de m’y noyer. Mais la chute ne serait pas assez violente et le niveau d’eau bien trop bas pour m’engloutir. Je risque juste de mouiller mes chaussettes. D’ailleurs, maintenant que je regarde… Elles sont dépareillées ! Mince ! C’est le signe que j’arrive au bout de mon stock de sous-vêtements propres. Il est temps d’aller à la laverie ! Oui, j’ai des occupations géniales le samedi…

Cela me change de mes semaines chargées, passées sous les ordres de tyrans ! En quittant ma famille, j’ai prédit que ma vie professionnelle serait une réussite et j’ai plaqué le reste de mon existence minable pour emménager à Paris, en prétextant une opportunité de stage. Être carriériste à vingt-et-un ans, ça fait femme qui réussit dans la vie et qui se concentre sur autre chose que ses amours perdues.

Maintenant ma mère claironne à qui veut l’entendre que sa fille travaille dans l’industrie musicale ! Elle est fière ! Mais le poste que j’ai décroché fait de moi la nounou de quatre dictateurs ! Je les surnomme les petits tyran-nosaures en secret. C’est de bonne guerre ! Une ridicule vengeance pour toutes les demandes aberrantes qu’ils imaginent pour pourrir mon existence.

Je devrais changer de job, mais pour faire quoi ? Et surtout quoi de mieux pour impressionner mon ex ? Je suis coincée…

Je remonte au troisième étage de mon immeuble, je veux rentrer chez moi et dormir. J’irai à la laverie plus tard. Là, je rêve de mourir d’ennui devant une série télé. Oublier que j’existe !

J’ouvre un pot de glace et lance un épisode sur mon ordi.

Dix-sept heures. J’ai englouti une bonne partie de la première saison et la totalité du pot de glace. J’ai envie d’un bain et de bougies parfumées : changement d’activité. Mais au moment de m’enfoncer dans l’eau chaude, mon téléphone hurle son bip de guerre : message des démons ! Angoisse totale, énorme colère. NAN ! Aujourd’hui, je fais grève ! Je n’y répondrai pas. D’ailleurs, je ne vais même pas le regarder ce texto… Ah ah ! La vengeance mesquine est si douce !

L’eau, les bulles de savons, les bougies et l’odeur florale de mes huiles essentielles délassent mon corps. Mes cheveux châtains prennent une couleur sombre quand ils sont mouillés. J’adore mes cheveux, j’en prends soin. C’est la seule chose que j’aime chez moi. Mon corps me rappelle trop mon imperfection. J’ai du mal à enfiler un jean depuis la mode des coupes skinny. Pourquoi la nouvelle tendance est-elle taillée pour les anorexiques ? Je porte des jupes strictes et des tailleurs sombres tous les jours pour me donner un air professionnel, sauf le weekend bien sûr. Alors je traîne en pyjama bleu ou en jogging violet pourri. C’est mon côté loque attitude. Ouais j’assume !

Mon téléphone sonne en rafale… Sûrement les mini-boss qui s’impatientent ! Mouahaha ! Je m’en fiche ! Je bascule en mode silencieux.

La peau de mes doigts commence à friper. Il est temps que je sorte de mon cocon liquide… Je resterais bien encore un peu, mais brusquement la sonnette de l’entrée retentit. Est-ce que le petit voisin a encore lancé son ballon sur mon balcon ?

J’enfile mon peignoir et entrouvre la porte. Un regard perçant me toise.

— De quel droit te permets-tu d’ignorer nos messages ? hurle Tyran-nosaurus Rex en chef, les bras croisés sur son blouson en cuir. Il est prêt à m’arracher la tête !

2

Damon

— Salut Damon ! dis-je, faussement enjouée, en ouvrant la porte. Quel bon vent t’amène dans le quartier ? Tu n’as pas eu le nombre suffisant de sucrettes dans ton café du matin ? Un souci avec la marque d’eau ou de soda dans le réfrigérateur ?

— Emy, laisse-moi entrer immédiatement ! rugit-il.

Damon s’engouffre dans mon appartement – comme un renard affamé dans un terrier de lapin.

Il me fonce dessus. Son bras me repousse contre le mur, puis sa main agrippe le col de mon peignoir. Des yeux verts et des lèvres charnues, dévoilant des crocs acérés prêts à déchiqueter leur proie, se plantent à un demi-centimètre de mon visage.

Quand un tyran-nosaure flaire votre panique ou ressent votre stress, vous êtes pris au piège. Faire le mort (en ignorant les SMS par exemple) est tout à fait superflu !

Dans ces cas-là, deux solutions :

a) la fuite

Ou

b) la contre-attaque désespérée

Dans ma tête, ce choix limité s’affiche sur écran géant comme dans un jeu vidéo : quelle option vais-je sélectionner à l’aide de mon joystick imaginaire ?

La fuite est inutile. Je suis chez moi, alors à part sauter par la fenêtre ou courir à moitié nue dans le couloir de l’immeuble…

Je choisis donc la solution b : la contre-attaque, en espérant jouer sur l’effet de surprise.

— Je t’ai à ce point manqué durant les vingt-quatre dernières heures, Damon chéri ? Oh My God ! Je suis tellement touchée que le charismatique chanteur des 4 Devils puisse s’intéresser à moi ! Je n’en peux plus, je crois que je vais pleurer de bonheur.

— Emy, je vais te…

— Oh, oui ! (Je pousse un cri explicite et dénude une épaule d’un mouvement sec.) Prends-moi contre le mur ! Je ne rêve que de ça depuis ton dernier concert ! Oh, mon bad boy adoré ! Je suis ta plus grande fan !

— Bon sang, Emy !

Il relâche son étreinte. La déstabilisation est totale et mon ton ironique désamorce sa colère pour la transformer en étonnement gêné. Portons l’estocade finale !

Je le contourne et m’avance vers une petite table. Je repousse deux cartons de déménagement, encore fermés malgré toutes les semaines passées. Mon installation ici est sommaire, je n’ai même pas eu le temps d’afficher un poster ou mes photos, et encore moins de monter cette fichue armoire suédoise en kit achetée à la va-vite. Je m’assois sur la table et croise les jambes assez haut – le fait que je sois nue sous mon peignoir est plus qu'évident.

— J’ai compris, grand fou ! Tu préfères le faire sur cette table ! J’ai aussi vu le film Quarante nuances de Guy, je suis prête ! Je dois même avoir un fouet de cuisine dans un des cartons ! Allez, amène-toi ! J’ai trois minutes à perdre mais grouille : j’ai une déprime à entretenir et encore quelques gâteaux à finir.

— Non, Emy !

— Quoi ? Tu préfères une version adaptée de Après d’Emma Tadd ? Bon, mais je te préviens : je joue le mec dans l’histoire parce que moi, les jeunes filles fragiles, je ne sais pas faire ! Allez au boulot, mon rockeur d’amour !

Damon se décompose, sa colère est retombée.

Je souris.

Emy : un point. Damon : zéro.

— Tu es la pire assistante personnelle du monde ! soupire-t-il en passant la main dans ses cheveux bruns.

— Je suis la seule qui résiste à vos caprices de gamins enragés… Je mériterais une médaille pour vous supporter tous les quatre, en plus d’un salaire décent, cela va de soi.

— Une bonne assistante n’ignorerait pas nos messages, se plaint-il.

— C’est samedi ! C’est même le seul qu’on m’a octroyé en sept semaines, alors désolée si je le savoure !

— Oui… dit-il en observant, hilare, les paquets de gâteaux et le pot de glace vides, qui gisent comme les preuves d’un crime inavouable sur mon canapé. Je vois que tu savoures aussi d’autres petites choses en plus de ton samedi. Mais vois-tu…

Il sourit en coin et se redresse en croisant les bras. C’est sa posture j’ai gagné ou je t’avais prévenue – celle qui me fait légèrement frissonner.

— Il se trouve que les appels que tu ignores sont en réalité liés à un pink code.

Un code rose ? Le pire dans la hiérarchie des alertes selon les termes de mon contrat avec My Music Major. Interdiction d’ignorer ce niveau d’urgence, même en congés ! Je savais que ça arriverait, mais pas tout de suite. Pas aujourd’hui en tous cas !

— Qui est concerné ?

Je saute de la table et attrape des vêtements.

Il ricane devant ma recherche frénétique de pantalon.

— Léo ! lâche-t-il.

Et c’est Léo en plus ! Tout mais pas ça ! Si je n’agis pas tout de suite, non seulement ma seule journée de congés va être gâchée, mais je risque d’être virée en prime !

3

Code rose

Si les quatre membres des 4D sont horripilants, Léo semble en apparence très doux.

C’est la dernière recrue du groupe et, du haut de ses dix-neuf ans, il dégage déjà une aura magnétique qui a ramené aux 4D toute une horde de fans hystériques particulièrement jeunes. Le genre d'adolescentes déchaînées qui passent leur vie à écrire des #OMGLéo et #LoveYouSoMuch sur les réseaux sociaux dès que le diablotin du rock fait son apparition.

Léo a des airs d’ange, mais il reste le plus imprévisible. Que le code rose le concerne est donc une angoisse supplémentaire, car c’est sûr, il ne respectera aucune des procédures établies par la maison de disques.

J’ignore encore si je dois me comporter en mère castratrice ou en grande sœur attentionnée avec lui. Quand il me fait son petit sourire timide, je fonds comme une grand-mère devant son petit-fils et je pourrais traverser la terre entière pour lui rapporter sa sucrerie préférée. Sauf que le piège est là ! Un tyran-nosaure reste un diable. Plus aimable et docile il paraît, plus il y a de chances que son côté démoniaque vous revienne en pleine figure de manière fatale.

— Fais-moi un briefing ! je lance à Damon, qui fixe avec un sourire en coin le fouet de cuisine qu’il a sorti de mes cartons.

— Dis-moi Emilie, une fois ce code rose réglé, on pourrait…

— Damon ! Je sais me servir de ce fouet, crois-moi ! Alors quand tout sera réglé tu auras droit à une petite démonstration, mais pour le moment éclaire ma lanterne !

— Comme tu le sais déjà, commence-t-il, aujourd’hui, le groupe était assigné à résidence en vue du concert de la Saint-Valentin de demain. Léo a insisté pour faire un tour quand même, mais en sortant d’un magasin du quartier, nous avons été repérés par un groupe de fans. En moins de cinq minutes, la rumeur de notre présence s’est propagée et nous avons été cernés. Je me suis caché dans une rue voisine et j’ai perdu Léo dans ma course. J’ai essayé de t’appeler, sans succès, me reproche-t-il.

— Pourquoi m’appeler moi ? C’est un garde du corps qu’il vous faut. Et puis, tu n’as qu’à prévenir votre manager, c’est son rôle après tout !

— Emy, soyons clairs : tu me vois appeler notre manager pour lui dire que nous avons désobéi à un de ses ordres ?

Je secoue la tête. Même moi, je ne tiens pas tête à ce type. D’abord parce qu’il est mon maître de stage, ensuite parce que… enfin bon, je m’égare.

— Donc, continue le chanteur, je me suis rappelé que tu étais rentrée du showcase hier soir avec une des voitures sécurisées aux vitres teintées, et comme tu habites dans le coin, tu es la personne toute désignée pour nous donner un coup de main.

— En toute discrétion, j’imagine.

— Tout à fait, chère Emy.

— Es-tu conscient que je devrai en référer à ma hiérarchie ?

— Bien sûr, et je n’oublierai pas de mentionner que nous avons essayé de te joindre et que tu as fait la sourde oreille.

Il m’adresse son plus beau sourire carnassier. Il m’a eue. Ignorer un code d’urgence est une cause de renvoi.

Je finis de m’habiller comme je peux et je me précipite vers la chambre. Pas le temps de réfléchir au look !

— Mais… tu comptes te changer ailleurs ?

Damon me barre le passage.

— Nous sommes pressés ! dis-je.

— Justement ! Ici, c’est tout aussi bien !

— Tu veux voir mon corps de rêve et fantasmer sur mes bourrelets, petit esprit lubrique ?

— À vrai dire… (Il me fait son regard le plus fourbe.) Je me souviens de notre première rencontre et il me semble que tu me dois un rinçage d’œil… Tu n’as pas oublié, me murmure-t-il en agitant le fouet devant mon nez, comment tu as surgi dans ma loge ce soir de concert ? Et dans quelle tenue j’étais…

Une fille normale, là tout de suite, hurlerait de gêne ou deviendrait toute rouge. Une fille normale… oui ! Mais je n’ai pas le droit d’en être une, sinon je suis finie. Il ne doit déceler en moi aucune faiblesse, n’avoir aucune emprise.

En aucun cas, les 4D ne me considèrent comme une fille normale. Pour eux, je ne suis qu’une énième assistante à faire virer ou à pousser au burn-out – comme toutes les autres avant moi. Pas la peine de se leurrer. La démarche de Damon n’est rien d’autre qu’une nouvelle tactique pour arriver à ses fins. Il a senti mon stress à l’annonce du code rose. J’ai mal joué et je suis punie pour ne pas avoir gardé mon calme !

— Laisse-moi réfléchir ! (Je me penche vers le fouet qu’il tend vers moi et m’en sers de micro fictif.) Tu sortais de la douche et tu ne portais qu’une serviette blanche… autour du cou. Mais… (je soupire) je m’attendais à… mieux. (Je regarde son pantalon.) Grosse déception pour une presque fan !

— Une…

— … presque fan ! Ha ha ha ! Non je plaisante, je ne serai jamais une de vos fans ! Moi j’aime les gentils garçons avec une grosse… cervelle !

— Emilie, tu me…

— Rends fou ? Oh, je sais ! C’est réciproque, je t’assure !

Je le pousse et rentre dans ma chambre pour enfiler à la hâte mon treillis, un pull à capuche et des rangers. Mes cheveux sont encore mouillés, pas le temps de les sécher ! Je prends un bonnet en laine et y enfonce ma masse capillaire. Je ressors aussitôt en mode paramilitaire.

— Allez, on y va ! je lance avec détermination.

— Tu comptes sortir comme ça ? s’étonne Damon.

— Ouais, mon Dédé ! Il faut sauver le soldat Léo ! Je ne vais pas faire dans la dentelle et mettre des escarpins à talons de douze centimètres !

— Dédé ?

Il s’étrangle en entendant son nouveau surnom.

J’attrape mes clés de voiture et le sac d’urgence, qui traîne toujours sur le palier en prévision de crise comme celle-ci.

Je jette un coup d’œil sur mon téléphone qui affiche les innombrables SMS et appels manqués de Léo et Damon. Soudain il se met à sonner : Léo !

Je décroche.

— Je me suis caché à la librairie Saint-Michel !

Des hurlements stridents de fans en furie font écho en fond.

— Allô ? Léo, tu m’entends ?

Je crie dans le vide. On a raccroché.

Aucun doute : un vrai code rose… Une attaque de fans en règle !

J’entraîne Damon dans l’ascenseur, afin de descendre au parking sous-terrain. Nous sautons dans la voiture.

— Damon, bon sang ! Pourquoi as-tu encore ce fouet de cuisine à la main ?

 

 

 

 

 

Lire la suite